Accès à la profession : trois régions, trois systèmes ?

Accès à la profession : trois régions, trois systèmes ?

En Belgique, certaines professions sont réglementées et ne sont accessibles qu’à certaines conditions. Cela découle de préoccupations légitimes des pouvoirs publics concernant la qualité des prestations fournies et la sécurité des citoyens. Depuis la 6e réforme de l’État, les Régions sont compétentes pour définir les conditions d’accès à la profession.

La preuve de ces connaissances, tant celles liées à la gestion d’entreprises que celles concernant les métiers, peut être apportée par un diplôme, par une expérience professionnelle suffisante ou via la réussite d’un examen informatisé, le jury central, actuellement organisé par Bruxelles Economie et Emploi.

L’examen du jury central vise à vérifier principalement les connaissances théoriques d’exercice de la profession.

À l’avenir

La Région bruxelloise a été la 1re à définir une stratégie pour simplifier l’accès à la profession et coller au plus près de la réalité. En 2016, le Gouvernement bruxellois a donc décidé de réformer le système pour le simplifier tout en garantissant le contrôle des compétences de celles et ceux qui, demain, exerceront ces métiers. La Région a ainsi entamé le dialogue avec les deux autres régions afin de mettre en place des système semblables.

Si la position wallonne était, dans un 1er temps, de se calquer sur la stratégie bruxelloise, changement de gouvernement oblige, la réflexion y est toujours en cours actuellement. Quant à la Flandre, malgré la concertation intrarégionale, elle annonçait, en mai dernier, sa volonté de supprimer purement et simplement les accès à la profession sur son territoire à l’exception des métiers du secteur de la construction. Concrètement, cela signifie que dès 2018, n’importe qui pourra exercer le métier de coiffeur, boulanger ou encore frigoriste.

À Bruxelles

Le Gouvernement bruxellois a adopté sa stratégie en matière de réforme de l’accès à la profession, dans le cadre du Small Business Act, 77 mesures pour une Région PME-friendly. Celle-ci prévoit une révision complète de l'accès à la profession en Région bruxelloise avec, à terme, le remplacement du jury central par un système plus simple et plus efficace de validation des compétences.

Remplacer l’épreuve théorique du jury central par une épreuve pratique en situation réelle de validation des compétences offre plusieurs avantages. Elle permet d’une part de stimuler et soutenir la création d’entreprises via l’autocréation d’emplois et la professionnalisation des porteurs de projets et, d’autre part, protéger le consommateur, les autres acteurs économiques et le créateur d’entreprise lui-même contre les risques de faillite.

Ce système garantit à la fois la qualité du travail, la protection du travailleur et contribue à une image positive des secteurs professionnels. Nous sortons d’un conservatisme inefficace, le jury central, en réformant le système d’accès à la profession.

En sacralisant la validation des compétences pour l’obtention de l’accès à la profession, nous nous assurons de doter chaque futur indépendant des mêmes compétences. Nous les protégeons d’éventuels « cow-boy » qui exerceraient un métier à l’aveuglette. Nous assurons aussi la protection des consommateurs. Enfin, nous valorisons la formation ! Les métiers techniques et manuels souffrent, on le sait, d’une image négative, de métier par dépit. Comment expliquer aux plus jeunes qu’il faut suivre une formation, avoir une qualification si l’on veut trouver un emploi alors que demain n’importe qui pourrait exercer n’importe quelle fonction ?

Un projet pilote dans le secteur de la coiffure

Afin de s’assurer de la faisabilité de la réforme bruxelloise, la Région a lancé, en septembre dernier, un premier projet- pilote de validation des compétences dans le domaine de la coiffure.

Dans ce cadre, à compter du 1er septembre 2017 et durant une période de 6 mois, les candidats désireux de s'inscrire à l'examen du jury central dans le but d'accéder à la profession de coiffeur se voient proposer la possibilité de passer l'épreuve pratique "coiffeur autonome" de la Validation des compétences.

Depuis le début du projet pilote, 50 personnes ont pris contact avec l’administration bruxelloise, Bruxelles Economie Emploi, pour obtenir leur accès à la profession dans le domaine de la coiffure, 44 femmes et 6 hommes, tous francophones. Parmi ces 50 personnes, 48 candidats ont été orientés vers le centre de validation des compétences Coach.

Une première épreuve pratique a été organisée le 28 novembre dernier et une deuxième épreuve est organisé ce mardi 12 décembre. A l’issue de ces tests pratiques, les candidats qui ont réussi recevront non seulement un titre qui attestent de leur compétence professionnelle mais également leur accès à la profession leur permettant d’exercer leur métier.

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À Bruxelles, nous mettons en place un système qui garantit à la fois la qualité du travail, la protection du travailleur et qui contribue à une image positive des secteurs professionnels. Nous sortons d’un conservatisme inefficace, le jury central, en réformant le système d’accès à la profession.

En sacralisant la validation des compétences pour l’obtention de l’accès à la profession, nous nous assurons de doter chaque futur indépendant des mêmes compétences. Nous les protégeons d’éventuels « cow-boy » qui exerceraient un métier à l’aveuglette. Nous assurons aussi la protection des consommateurs.

Enfin, nous valorisons la formation. Les métiers techniques et manuels souffrent, on le sait, d’une image négative, de métier par dépit. Comment expliquer aux plus jeunes qu’il faut suivre une formation, avoir une qualification si l’on veut trouver un emploi alors que demain n’importe qui pourrait exercer n’importe quelle fonction.

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