Survol de Bruxelles: la Flandre joue la montre

Survol de Bruxelles: la Flandre joue la montre

Le ministre Peeters a envoyé un courrier à la ministre Fremault estimant que les deux arrêtés relatifs à la lutte contre le bruit généré par le trafic aérien n'ont pas été notifiés à la Commission comme l'exige selon lui un règlement européen, ce qui rendrait leur application inopérante

Jeu de montre. Kris Peeters se trompe et shoote dans le vent.

L'arrêté bruit de 1999 a subi toutes les contestations possibles sur le plan juridique et il n'a jamais subi de revers.

Je suis conscient du rôle socio-économique important que représente Brussels Airport pour la Région de Bruxelles-Capitale : en termes de chiffres globaux, c’est 30% de croissance en 5 ans. C’est 260 entreprises actives. Et 66.200 emplois directs et indirects soit 1,7% de l’emploi total en Belgique.

Mais les normes de bruit fixées dans l’arrêté de 1999 et la fin de la tolérance d’application décidée par le gouvernement bruxellois ne sont pas un obstacle au développement économique de l’aéroport de Bruxelles National. Pour rappel, l’arrêté de 1999 fixe des normes de bruit en deçà des normes préconisées par l’OMS.

Concilier intérêts économiques et intérêts environnementaux, sans négliger la qualité de vie et la santé est possible, dans l’immédiat, à deux conditions : allonger la piste 25L de 1.800 mètres au moins et allonger la nuit de 22h à 7 h du matin. Cela bénéficiera tant à Bruxelles qu’à la périphérie.

Depuis 20 ans des solutions existent mais ces points relèvent des compétences fédérales et des autorisations régionales flamandes. Cela demande donc un vrai courage politique.

J’observe également que les demandes des dirigeants de l'aéroport national et les différentes pressions visent à leur donner un blanc-seing pour violer la licence d'exploitation.

Peu avant de quitter le gouvernement bruxellois, j'avais participé aux négociations sur la licence d'exploitation de Brussels Airport.

L’article 34 de l'arrêté royal du 21 juin 2004 portant sur la licence indique que le titulaire respecte et fait respecter, dans le cadre de son exploitation de l'aéroport national, les normes acoustiques arrêtées par la Région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande, après concertation avec le Fédéral.

La situation est donc claire : le développement économique de l’aéroport doit tenir compte de l'impact de l'activité économique sur l'environnement et sur la santé des riverains.